De nombreux professionnels sont victimes de fausses opinions ou d'opinions dénigrantes qui leur causent un préjudice important. Sous réserve de formuler sa demande et surtout d'agir rapidement, il est possible de demander la suppression de ces avis, voire de son enregistrement.
Dans un arrêt du 22 mars 2019, la Cour d’appel de Paris a rejeté la demande de retrait des critiques négatives de son compte Google My Business par un chirurgien esthétique.
Le médecin s’est plaint de la publication de trois avis sur sa carte le décrivant comme un "homme désagréable, hautain, peu amical, n'écoutant pas ou disponible pour le patient, il donne l'impression qu'il n'a qu'un désir, c'est que nous lui donnions son argent et que nous partions, ce doit être un bon chirurgien mais aucun désir d'être opéré par un homme comme lui " ou être "hautain et rapide ".
- La possibilité de demander la suppression des avis diffamatoires ou injurieux
Cependant, la Cour a estimé que les avis ne constituaient pas une diffamation, une insulte ou un dénigrement.
Selon elle, les critiques "ils reposent plutôt sur une critique libre et sur l'expression subjective d'une opinion ou d'un sentiment de patients déçus pour les deux premiers et d'un commentaire externe pour le troisième. En cela, ils participent à l'enrichissement du dossier professionnel de la personne concernée et au débat qui peut être établi entre les utilisateurs d'Internet et lui, notamment par le biais d'une réponse que le professionnel est autorisé à fournir à la suite des publications qu'il conteste."
Cette décision empêche-t-elle les demandes de suppression? Les professionnels sont-ils obligés de garder ad vitam les opinions négatives qui les concernent?
Il semble que, en concluant que les opinions n'étaient ni insultantes ni diffamatoires, le tribunal laisse ouverte la possibilité aux victimes d'insultes ou de diffamation, demander la suppression des avis les ciblant.
Toutefois, les actions en diffamation ou en injure sont soumises à un délai très court et à un formalisme procédural très strict. Probablement pour s'échapper, le chirurgien a lui-même fait valoir que sa demande était fondée sur le dénigrement et non sur les infractions de la loi de 1881.
Selon lui, les opinions négatives constituaient des actes de dénigrement et portaient atteinte à sa réputation.
- Comment demander la suppression d'un formulaire
En outre, ce dernier aurait probablement probablement invoqué à titre personnel les dispositions relatives à la protection des données à caractère personnel (RGPD) et en particulier son droit à la suppression des données le concernant, demandant la suppression de son dossier. Cette demande plus radicale reste soumise à l’équilibre entre liberté d’expression et liberté d’expression.
En fait, il a déjà été ordonné à Google de supprimer de la liste des résultats d'une recherche sur Google.com du prénom et du nom du demandeur le profil Google Mon entreprise. C'était encore un chirurgien dentiste. Ce dernier s'est opposé au traitement de ses données personnelles.
Le juge des référés (TGI Paris, 6 avril 2018) avait fait droit à sa demande en ordonnant à Google de supprimer son dossier. Ces décisions confirment qu’en matière de suppression d’opinions, il est nécessaire d’examiner les faits avec une précision chirurgicale, les bases des demandes n’offrant pas les mêmes résultats.
Les demandes de suppression d'avis de publication diffamatoires ou abusifs devraient toujours être possibles, à condition qu'elles agissent dans les délais impartis et promulguent un acte respectant les formalités particulièrement rigoureuses de la loi sur la presse.