Des pages plus légères et souvent explorées, un rêve de référencement. Et c'est ce qui permet, en théorie, l'AMP. Mais est-ce que cela se fait au détriment d'autres pages du site?
Les pages au format AMP présentent plusieurs avantages. Ils téléchargent rapidement, offrent une expérience agréable à l'utilisateur et favorisent l'accès à la boîte de nouvelles pour les sites de médias. Surtout, Google leur donne la primauté sur les pages classiques de contenu identique, car il les considère comme des pages de meilleure qualité. En conséquence, les pages AMP sont souvent mieux positionnées et génèrent davantage de trafic organique. Une étude récente réalisée par OnCrawl, éditeur d’outils d’analyse d’analyse, permet de mieux comprendre le processus d’exploration des pages au format AMP et de choisir la bonne stratégie pour en tirer le meilleur parti.
1. AMP Crawl: comment ça marche?
Pour le moment, "Google n'a pas confirmé l'existence d'un index spécifiquement dédié à la MPA", a déclaré François Goube, PDG d'OnCrawl. Cependant, ses équipes suivent depuis plusieurs mois le ballet de robots spécifiquement dédiés à l'exploration de pages au format AMP. Les robots classiques visitent ces pages, mais aussi deux robots dédiés à l'analyse AMP (agent utilisateur "Google-AMPHTML"). Ils passent également, parfois, sur des pages non-AMP.
Selon leurs observations, les pages AMP sont plus souvent explorées que les autres. Au début, les robots classiques viennent examiner la version non-AMP pour s'assurer que le contenu est similaire sur les deux versions. Ensuite, l'analyse non-AMP devient plus rare, tandis que l'analyse AMP devient de plus en plus fréquente.
Selon François Goube, "l'analyse AMP consomme d'importantes ressources d'analyse, au détriment des pages standard". Pour lui, "nous ne devrions pas considérer la MPA comme une fin, mais comme un moyen.A court terme, ce format augmente la visibilité d'un site.A long terme, cela peut lui nuire", car le crawl risque de réduire le nombre de pages standard. entraînant progressivement une diminution du trafic généré et de leur positionnement dans la SERP de Google.
2. Comment s'y adapter?
Pour François Goube, "les grands sites, en particulier, n'ont pas intérêt à dépasser un certain pourcentage de pages au format AMP, à ne pas pénaliser le référencement des pages standard". Comme AMP n'est "qu'une version d'une page", comme nous l'a rappelé Gary Illyes, analyste des tendances pour les webmasters chez Google, lors de son discours à We Love SEO en octobre 2018, le PDG de OnCrawl suggère de ne pas le désactiver pour les pages dont le contenu n'est plus pertinent. Selon lui, "le format AMP permet de se positionner mieux et plus rapidement, mais ne devrait concerner que les pages à queue courte, à savoir le contenu brûlant des médias et les sites saisonniers pour les e-commerçants".
Afin de trouver le bon équilibre entre son budget d'exploration sur toutes les pages du site et la génération de trafic provenant des pages AMP, il conseille aux référenceurs de faire le test et d'apprendre à déterminer le nombre optimal de pages dans AMP sur leur site. Plus précisément, ces tests sont destinés à identifier le point où le trafic et le nombre de pages analysées sont les plus élevés. Lorsque le second commence à baisser, il y a peut-être trop de pages AMP. Pour ce faire, il est essentiel de disposer d’une fonctionnalité permettant d’activer et de désactiver facilement la version AMP d’une page.
"Les sites 100% AMP sont prêts à se multiplier"
Experte en référencement et fondatrice de l'agence Largow, Virginie Clève a une compréhension différente de cette analyse du budget d'analyse AMP. Selon elle, il n'est pas nécessairement problématique que les pages AMP soient plus explorées que les autres. Avec l'arrivée de Google Discover, qui ne fait pas que revenir aux nouvelles et l'avènement des agrégateurs de nouvelles des assistants virtuels des smartphones, comme Bixby pour Samsung, les sites 100% AMP ont plus de chances de se multiplier. Elle voit l'opportunité d'un gain de performance pour le web. L’expert SEO a également constaté des baisses d’audience après la déconnexion de la version AMP et craint les erreurs de redirection 301, qui minent le référencement.
Dans le cas du site de média d'information Public.fr, Yidir Plantade, responsable SEO du pôle consommation de Lagardère, a fait son choix et préfère quitter les deux versions. "Tandis que l'AMP cannibalise le trafic du site et réduit son exposition globale, l'exploration globale du site continue de croître, même sur les anciennes pages AMP, ce qui nous convient très bien", conclut-il.