in

Quand l'intelligence artificielle améliore la vie des diabétiques


Si l'intelligence artificielle provoque parfois des boutons dans la population, son utilité dans le secteur médical semble très prometteuse. Un développement du CEA du Leti (Laboratoire d'électronique et des technologies de l'information) illustre parfaitement ce potentiel, à savoir le "pancréas artificiel" de la société Diabeloop.
Ce produit, dont une première version vient d'être commercialisée, a été présenté lors du récent forum "Leti Innovation Days" organisé par le CEA à Grenoble.

Surnommé DBLG1, il offre aux diabétiques de type 1 un moyen d'automatiser les injections d'insuline. "C’est un gros problème car le taux de glucose peut changer rapidement au fil du temps, alors que l’insuline prend plusieurs heures à fonctionner. La conduite prédictive est d’autant plus compliquée que la réaction peut changer en fonction du métabolisme de chaque personne et de son activité au cours de la journée. Actuellement, les diabétiques calculent la dose à administrer cinq à six fois par jour.explique Erik Huneker, PDG de Diabeloop.

Si le calcul est mal fait et que la dose est trop importante, le patient est exposé à une hypoglycémie pouvant entraîner une perte de conscience. Inversement, si la dose est trop faible, cela provoque une hyperglycémie. À long terme, il peut endommager les vaisseaux sanguins et provoquer la gangrène.

Pour résoudre ce problème, qui pourrit gravement la vie des malades, la société a créé un système d’intelligence artificielle basé sur des algorithmes génétiques à base de les réseaux de neurones.
Ce système a été formé sur un ensemble de données médicales représentatives de la population française. Le modèle résultant est implémenté dans une application mobile, elle-même installée sur un smartphone de milieu de gamme, dont le système d'exploitation a été renforcé. "Pour des raisons de sécurité, nous avons créé notre propre version Android. Nous avons notamment désactivé le Wi-Fi et verrouillé l'installation d'applications"dit Erik Huneker. En bref, ce smartphone n’exécute qu’une seule application, celle de Diabeloop.

Cette application communique via Bluetooth Low Energy avec un patch qui enregistre le taux de glucose dans le sang toutes les dix minutes, ainsi qu'avec une pompe à insuline. En fonction du niveau de glucose mesuré, l'application calculera la quantité d'insuline à injecter. Mais attention, il ne s'agit pas simplement d'appliquer un modèle d'intelligence artificielle, cela va également le changer.
Les mesures effectuées lui permettent en permanence de mesurer l'efficacité des injections passées et, par conséquent, d'adapter le système aux besoins de l'utilisateur. "C’est la première fois qu’un dispositif pilote injecte de manière autonome et personnalisable des injections d’insuline sans demander l’avis du patient. C’est une réelle amélioration de la qualité de la vie"dit le PDG.

Cependant, ce pilote automatique ne fonctionne en moyenne que 60% du temps. En effet, le calcul de la dose d'insuline génère également un taux de fiabilité. S'il est trop bas, l'application restitue la main au patient. "Certaines situations sont encore trop difficiles à analyser. Et dans ce cas, il vaut mieux ne rien faire que de risquer une erreur."ajoute Erik Huneker.

Le système a été testé sur 150 personnes avec des résultats encourageants. Le nombre d'hypoglycémies a donc été divisé par trois et la quantité de glucose en excès a été réduite de 30 mg. Actuellement, DBLG1 est déployé gratuitement auprès d’une trentaine de patients, dont sept enfants. La société attend maintenant la validation de son fichier auprès de la sécurité sociale pour que le système puisse être remboursé. Que devrait-il se passer en théorie d’ici au début de 2020?



Source link

What do you think?

0 points
Upvote Downvote

Written by manuboss

Index Mobile First : la Search Console affiche désormais le type de robot par défaut

Google évolue vers un moteur de réponse